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La Ville protège les abeilles, vraiment ?

Lors du conseil municipal du 12 octobre dernier, la majorité a fait voter une délibération pour l'installation de ruches sur les espaces du Château Robert et des Encourdoules, en partenariat avec la société Bee Riviera.

Une initiative des plus louables qui fait écho à nos convictions, et dont s'est félicité le premier édile de la commune sur ses réseaux sociaux. Le hic (car il y en a un), c'est que les paroles et les actes de M. Luciano en matière de biodiversité et de protection de l'environnement sur son territoire sont souvent diamétralement opposés, cruellement incohérents et systématiquement teintés de la démagogie la plus primaire. Mais on ne peut pas tout lui reprocher à ce sujet, après tout ce n'est pas sur la consistance du volet environnemental de son programme qu'il a été élu. Dont acte.

Mais il ne s'agit pas de donner d'une main et reprendre de l'autre pour donner l'illusion que l'on est engagé sur les enjeux environnementaux. Encore moins d'utiliser le vocabulaire de la thématique pour prétendre en saisir les fondements.

Car notre protecteur des abeilles a par exemple, au cours du même Conseil Municipal, fait voter une aide financière pour la conversion de véhicule particuliers au bioéthanol. Outre les vertus très discutables de l'utilisation des biocarburants, la délibération nous ventait l'origine bien française de ce carburant miracle. Or en France, le bioéthanol est en grande partie issue de la transformation de la betterave sucrière, dernière culture à recourir massivement aux néonicotinoïdes (merci les dérogations), pesticides précisément reconnus... tueurs d'abeilles.

Que dire également des 7 hectares de terres naturelles à Golfe-Juan situées à quelques centaines de mètres des futures ruches, véritable espace de biodiversité, que M. Luciano entend (maintenant) bétonner pour construire une déviation routière ? Ou encore de sa motion contre l'extension de la ferme aquacole en baie de Golfe arguant une atteinte intolérable à la biodiversité marine (à juste titre) quand il n'a cure de la biodiversité terrestre ?

En matière d'écologie, c'est avant tout la cohérence et la complémentarité des mesures qui permettront d'inscrire la commune sur la voie de sa nécessaire transition. L'adaption et l'atténuation ne sont pas des options et se jouent aussi et surtout à l'échelle des communes.

Malheureusement pour la ville et ses habitants, M. Luciano et son équipe n'ont visiblement pas encore saisie toute l'urgence de se doter d'une vision claire et ambitieuse pour permettre à la commune de s'émanciper.

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